Un Breton redécouvrant la Bretagne : ainsi pourraient se résumer la surprise et le combat de nombre d'Armoricains comprenant que leur éducation française s'est autant construite sur des manques que sur des apports. Jusqu'à ce que chacun se trouve capable de le dire en breton : Ur Breizhad oc'h adkavout Breizh.
En 1922, le jeune Roparz Hemon, étudiant à Paris, s'appelle encore Louis Nemo, « Louis Personne ». Des cours de langue et de civilisation celtiques à la Sorbonne lui font mesurer l'ampleur du mensonge de la République. Dans l'état de dégradation où se trouve la culture bretonne, il ne s'agit plus de dépoussiérer une image, mais bien de restaurer cette culture elle-même ; et d'abord la langue. Sa décision est prise : il consacrera sa vie à cette tâche de titan. Il n'a que vingt-deux ans lorsqu'il commence à écrire les premiers articles du présent recueil dans le journal Breiz Atao, « Bretagne Toujours ».
Déjà il clame sa défiance envers les voies de la politique, conviction qu'il n'abandonnera jamais. Ses brûlots suivants formeront donc le socle d'une entreprise distincte dont l'écho est resté sans égal dans l'histoire bretonne : la revue littéraire Gwalarn.
Plus d'un demi-siècle après la fin de la Deuxième Guerre mondiale dont les horreurs ont à la fois clarifié les grands choix humains et brouillé les chemins de l'Histoire, il est passionnant de revenir à l'origine de la présente renaissance culturelle bretonne, dans le cerveau d'un tout jeune homme intègre et enflammé : Roparz Hemon.
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