De la droite libérale aux socialistes, le personnel
politique européen se prépare à saluer la victoire
des néo-travaillistes aux élections législatives
britanniques du printemps 2005 : comment comprendre
ce paradoxe apparent ? Le New Labour
d'Anthony Blair, au pouvoir depuis 1997, a ouvert
la voie du ralliement des socialistes au dogme néolibéral
: «la troisième voie». Sous couleur de
modernisation, de refus des dogmes, de dépassement
des clivages traditionnels, il a beaucoup contribué
à faire de la droite et de la gauche de gouvernement
des concurrents de plus en plus indiscernables.
Qu'il s'agisse de la précarisation de l'emploi,
des droits syndicaux, des services publics, de la
démocratie, le bilan de la politique mise en oeuvre
par les néo-travaillistes pendant leurs deux mandats
est sans équivoque. Sans compter le versant
guerrier du néo-libéralisme anglo-saxon qu'illustrent
les cinq interventions militaires en huit ans
et le soutien indéfectible du néo-travaillisme à
la politique impériale de George W. Bush. Pour
comprendre le soutien enthousiaste du Premier
ministre britannique au traité constitutionnel européen,
il suffit de savoir que la «nouvelle» Grande-Bretagne
est souvent proposée comme modèle
pour l'Europe de demain...
Cet Abécédaire du Blairisme propose une analyse
des origines intellectuelles et politiques et un bilan
des réalisations du nouvel impérialisme libéral
anglo-saxon. Mais il indique aussi les prémices de
la résurrection d'une «gauche de gauche»...
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