De son départ de l'Hôtel Matignon, en 1962, à la mort du général de Gaulle, Michel Debré n'a cessé d'être présent aux destinées de la France. C'est investi de responsabilités ministérielles majeures et pleinement conscient des enjeux de la modernité qu'il nous apparaît dans ce quatrième tome de ses Mémoires.
En effet, de retour au Parlement comme député de La Réunion dès 1963, Michel Debré prend, deux ans plus tard, la tête du ministère de l'Économie et des Finances. En quelques mois, il réussit à modifier en profondeur le paysage économique de la France, créant, entre autres, la Banque nationale de Paris, la Commission des opérations en Bourse, et introduisant sur le marché français de nouvelles procédures telles que l'offre publique d'achat. Conscient du handicap que des structures archaïques font peser sur l'économie française, mais aussi de l'inadaptation de la main-d'oeuvre, il fait adopter la première loi sur la formation professionnelle.
La crise de Mai 1968 met un terme à cette ardeur réformatrice. Ministre des Affaires Étrangères durant la dernière année de la présidence du général de Gaulle, Michel Debré défend sur le front international « une certaine idée de la France ». Ayant vainement tenté de dissuader le Général de provoquer le référendum d'avril 1969, il assiste à son échec et à son départ. La colère le cède alors à la tristesse, inspirant à Michel Debré les plus belles pages de ses Mémoires.
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