L'action de ces trois pièces se déroule dans un huis clos.
C'est dans un univers cerné de toute part que mijotent les
créatures, blessées certes, mais résolument dressées et courageuses
que l'on voit en ces îlots.
Dans «l'île», les lisières sont celles de l'eau qui entoure
cette formation étrange sur laquelle ont débarqué Irène,
Jules et Anatole. Ces naufragés se rendront bien vite compte
que ce minuscule atoll a plus d'un tour dans son sac.
Dans «Par monts et par vaux», les limites sont, les
quatre murs d'une cellule dans une clinique hospitalière
mais aussi d'autres frontières bien plus opaques, celles du
corps que l'esprit déchire.
Dans «Ici et d'ailleurs», nous sommes dans le vingtième
arrondissement de Paris. Les captifs sont ces naufragés
de l'îlot Couronne, Mohamed, Sofia, Pommier autres
locataires qui vivent, en ce lieu, les derniers instants d'un
immeuble promis à la démolition. Leur prison n'est pas seulement
faite des murs délabrés de nos ruines contemporaines
mais, surtout, de leur statut d'étrangers, étrangers au
monde neuf qui se construit tout autour. Ils sont «ici»
enfermés dans leur langue qui n'est plus celle qui se parle
ailleurs.
En dépit de leur délabrement, c'est avec humour que les
personnages de ces trois pièces regardent l'existence précaire
qui est la leur. Un humour noir, certes, mais qui n'ôtera
rien, du moins jusqu'à ce que les jeux soient faits, à la
vigueur et à la pugnacité de leur résistance.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.