Tristan et Yseult
C'était sous la clarté brûlante des étoiles ;
Ils avaient contemplé longtemps le soir divin,
Mille feux qui brillaient pour eux au ciel lointain
- Et Vénus triomphante entrouvrit ses grands voiles.
Avec Tristan et Yseult, Jean Hautepierre donne sa version
poétique et théâtrale du célèbre mythe. Non qu'il ait pris d'excessives
libertés avec une histoire tellement inscrite dans la tradition
européenne qu'il convient de beaucoup réfléchir avant
d'en modifier le moindre détail : il s'est ainsi très largement inspiré,
en ce qui concerne le déroulement de l'action, de la
fameuse traduction de Joseph Bédier et de celle d'Henri Mignon
(versifiée et injustement méconnue), qui ont pour caractéristique
majeure d'avoir effectué la synthèse des divers manuscrits médiévaux,
aux péripéties souvent contradictoires. Certes, il a fallu,
en regard de ces deux versions résultant elles-mêmes de choix
spécifiques, ne retenir que les épisodes les plus marquants d'une
légende aussi foisonnante : en effet, la présente tragédie a bel
et bien vocation à être représentée sur scène.
La spécificité de cette pièce tient peut-être surtout à son genre
littéraire - celui de la tragédie en vers, qui semble connaître un
renouveau en ce début du XXe siècle*. L'auteur, cependant,
fait appel à des modes d'expression beaucoup plus larges (dont,
en particulier, l'utilisation de vers aux mètres multiples ou atypiques)
que dans sa première tragédie Néron.
Je n'écoute plus que cet ivre chant
Depuis qu'est morte ma détresse !
Avec vous, mon cher et mon seul amant,
Dont je suis la chère et seule maîtresse
- Car ainsi en va-t-il de nous :
Ni vous sans moi, ni moi sans vous.
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