De 1789 à 1795, la révolution fut une révolution des peuples, une révolution du « droit naturel humaniste », parce qu'elle tenta de libérer l'homme et la société du despotisme doctrinal des Églises, du despotisme de l'État séparé de la société, du despotisme du pouvoir économique conquérant, colonialiste et raciste, du despotisme de la différence sexuelle.
Comment est-on passé de la ré-publique populaire à la ré-privée des possédants ? Comment la Révolution en est-elle venue à contredire sa philosophie et à supprimer la Déclaration des droits naturels de l'homme et du citoyen, et cela jusqu'en... 1946 ?
Florence Gauthier expose l'importance de l'affrontement entre « côté gauche » et « côté droit » à propos du droit à l'existence et de la loi martiale, du cosmopolitisme, du droit des femmes, de la guerre de conquête et de la question coloniale, de l'esclavage, aboli en 1794 et rétabli en 1802 par Napoléon Bonaparte pour satisfaire aux nécessités de l'économie et aux intérêts de la classe des possédants en pleine mutation.
Elle montre l'étroitesse des liens qui unirent les organisateurs de Thermidor au parti colonial de Corse et de Saint-Domingue.
C'est en s'opposant à la dynamique de la Révolution de 1789 que la bourgeoisie s'est constituée en classe consciente de ses intérêts particuliers. La Constitution de 1795 illustre ainsi l'avènement de l'intérêt particulier des possédants et du despotisme de leur pouvoir économique sur le monde.
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