L’ ouvrage sur les systèmes philosophiques fait partie de La Somme des connaissances et de son autocommentaire – L’Océan infini de connaissances. L’ensemble de ces deux textes est souvent appelé Le Trésor de connaissances, du nom que lui donna Jamyang Khyèntsé Wangpo.
Même si Jamgön Kongtrul commença sa compilation de textes en vue de constituer Le Trésor du Mantra de l’école Kagyu, on considère généralement Le Trésor de connaissances comme son premier recueil. Il l’entreprit à la demande de Ngédeun Tènpa Rabyé, qui lui avait commandité un traité sur les trois types de voeux – les voeux de libération individuelle du Petit Véhicule, les voeux de bodhisattvas du Grand Véhicule et les samayas ou engagements du Mantra secret.
Jamgön Kongtrul entreprit la rédaction du texte racine et de son commentaire en 1863 et la termina quelques mois plus tard. Alors que cet ouvrage devait se limiter aux trois types de voeux, il finit par constituer un traité complet couvrant tous les domaines de la connaissance spirituelle et des sciences séculières qui s’y rattachent.
De plus, cette grande encyclopédie tibétaine – la dernière en date – nous donne une idée précise de la manière non sectaire dont Jamgön Kongtrul envisageait l’étude et la pratique de la doctrine bouddhiste.
Les Systèmes philosophiques bouddhistes
Dans son Trésor de connaissances, le premier de ses cinq grands traités, Jamgön Kongtrul pose les fondements du mouvement oecuménique appelé Rimé qui s’est fixé pour mission de préserver et promouvoir les différentes traditions tibétaines, dans leur intégrité, pour qu’elles puissent profiter aux futures générations de pratiquants et de chercheurs. Cette grande encyclopédie tibétaine – la dernière en date – nous donne une idée précise de la manière non sectaire dont Jamgön Kongtrul envisageait la pratique et l’étude.
On trouvera dans le présent volume du Trésor de connaissances une présentation générale de la doctrine bouddhiste et, plus précisément, de ses systèmes philosophiques. Jamgön Kongtrul y fait ressortir deux traits distinctifs du mouvement Rimé : la volonté de revenir aux sources indiennes et l’aspiration à redonner vie au système shèntong en lui rendant sa place dans l’étude de la Voie médiane (Madhyamaka). Respectueux du contexte bouddhiste traditionnel, il s’inspire pour cela des oeuvres des maîtres indiens (depuis Nāgārjuna, Asaṅga et Vasubandhu jusqu’à Candrakīrti et Śāntarakṣita), tandis que son explication du courant shèntong s’appuie essentiellement sur deux maîtres récents de la tradition tibétaine – l’érudit sakyapa Śākya Chokdèn et le jonangpa Tāranātha – qui tiennent les points essentiels de cette vue pour définitifs. Jamgön Kongtrul apporte ainsi sa contribution en clarifiant et réaffirmant la place de ce système au sein de la hiérarchie reconnue des quatre écoles philosophiques.
L’étude de cette vue a d’autant plus d’intérêt qu’elle fait partie intégrante de la pratique du Mahāmudrā et du Vajrayāna dans la tradition Kagyu qui considère toujours ce traité doxographique comme un manuel d’étude indispensable.
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