Sur près d'une cinquantaine de livres publiés, Pierre Merle en a consacré la moitié au langage. Que ce soit sous forme d'essais, de dictionnaires, ou, souvent, d'un mélange ou plutôt d'une juxtaposition des deux. Il a aussi assuré une chronique radio sur la langue (L'Art du temps, de Muriel Hees, sur RMC), a tenu une rubrique sur les langages de Paris dans L'Obs de Paris (supplément Île-de-France du Nouvel Observateur) et a été, pendant des années, un des producteurs-présentateurs de l'émission Tire ta Langue sur France Culture. C'est dire s'il est allé en débusquer, s'il en a vu défiler, et s'il en a passé au crible, du langage, des modes de langage, des jargons de métiers, des argotismes en tout genre, des préciosités de toutes sortes, et des trouvailles de tout acabit, météoriques ou non. C'est bien pour cela, d'ailleurs, que Claude Duneton lui donna un beau jour le surnom de « travailleur de l'oreille qui traîne ». Mais on ne devient pas un professionnel des mots par hasard. On n'y peut rien, c'est comme ça, c'est en soi. Une pente naturelle, en quelque sorte. On laisse traîner l'oreille tout simplement parce qu'on ne peut faire autrement. Et cela depuis la plus petite enfance où, déjà, on réalise, émerveillé par les couleurs et les images qu'ils font naître et danser, que les mots sont bien plus que des outils de communication. Qu'ils sont, en réalité, la vie elle-même.
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