Chacune des philosophies envisagées dans cet ouvrage est saisie, non pas selon sa cohérence d'ensemble, mais à partir de rencontres. La rencontre de Foucault et de Nietzsche se joue autour du portrait comme manière de philosopher, celles de Lacoue-Labarthe et de Hölderlin autour de la sobriété, celles de Nancy et Bataille autour du rapport entre hétérologie, communauté et politique, enfin celle de Rancière avec Gauny autour des ruptures et des conversions qu'occasionne l'affirmation du trait égalitaire de la pensée. Ce quatuor se redivise deux à deux. Foucault et Rancière nouent la désidentification à une subjectivation, tandis que Lacoue-Labarthe et Nancy l'associent à la fin du sujet. Leur opposition groupée recroise des pôles critiques qui aujourd'hui travaillent plutôt dans l'ignorance l'un de l'autre. Dans les années soixante et jusqu'à la fin des années quatre-vingt-dix, le champ de la philosophie de la différence se trouvait divisé par une ligne qui opposait les philosophies de la fin de la métaphysique et celles du devenir. Or, au moins en France, ces confrontations se sont peu à peu estompées ; les reprises actuelles se situent d'emblée plutôt de part et d'autre de cette ligne. Elle est traversée une nouvelle fois ici. L'oblique qui donne son nom au texte final et à l'ensemble de l'ouvrage reformule cette opposition depuis une inquiétude résolument ancrée dans l'effort de subjectivation.
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