Il y a tout juste quatre cents ans, avant Descartes, mais
aussi avant Pascal, Jean-Pierre Camus fait paraître le
premier traité des passions en vernaculaire. Fortement
encouragé par François de Sales, il ne fait là que son
métier d'évêque post-tridentin : ramener à la foi catholique
les fidèles peu dévots ou égarés par les erreurs des
«errans» (les protestants). Cela suppose de s'adresser aux
fidèles ordinaires, dans leur langue et dans leur coeur,
en tenant le plus grand compte du fait que l'homme a
été créé passionné. Camus décrit les passions comme
«indifférentes», ni bonnes ni mauvaises. Ce sont leurs
«applications», l'usage quotidien que choisit d'en faire le
libre arbitre - maintenu ici dans toute sa force, contre les
protestants -, qui sont vertueuses ou vicieuses. C'est ce
libre arbitre éclairé et transformé, dans la version salésienne
de la foi, par l'amour de Dieu, alliance suprarationnelle de
la sagesse antique et de l'irrationnel chrétien se chargeant
du soin de «gourmer» les passions, qui conduit au salut.
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