Dans son Apologie Sommaire de 1616 Robert Fludd annonçait la publication prochaine d'une apologie plus approfondie de la Fraternité de la Rose-Croix, selon lui injustement attaquée par le chimiste Andreas Libavius, lequel, comme tant d'autres à l'époque, voyait d'un mauvais oeil se répandre à la faveur de la diffusion de leurs Manifestes les thèses passablement hétérodoxes de ces « Frères » d'un nouveau genre. Et de fait dès 1617 parut le présent Traité Apologétique défendant l'intégrité de la Société de la Rose-Croix, brillante plaidoirie en faveur des Manifestes, dont les idées s'accordaient étroitement avec les préoccupations de Fludd et le dessein qu'il nourrissait d'une vaste réforme de l'ensemble du savoir humain. Dans cette défense et illustration de la Rose-Croix, Fludd dévoile en effet l'état de ses recherches en matière scientifique et technique. Après un prologue repris de l'Apologie Sommaire, il organise la matière de son plaidoyer autour des principales sciences dans lesquelles il s'est exercé et livre à cette occasion des échantillons de ses connaissances astrologiques, kabbalistiques, alchimiques, musicales... Dans toutes ces pages, c'est moins la technicité du discours qui frappe, que la cohérence qui sous-tend l'ensemble du projet fluddien et en assure la validité : ce sont véritablement les linéaments d'une nouvelle lecture du monde qui se découvrent ici.
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