Joë Bousquet, blessé le 27 mai 1918 au combat à Vailly, n'a pas quitté le lit où le tinrent ses blessures, jusqu'en 1950. Voici le livre de ses cahiers, son journal intime ou plutôt le long poème de sa vie intérieure. «Je suis dans un conte que mes semblables prennent pour la vie.» Voici ces pages accolées au fil du temps, ces mots jetés l'un devant l'autre qui tendent à un but inaccessible : «Pour traduire le silence, il faut vivre au-delà de son propre silence, entendre et retenir toutes les voix qui se taisent en nous.»
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