Toute la mer va vers la ville
Dans ce récit, dont le titre est emprunté à un poème de Verhaeren, l'auteur nous livre son Comment peut-on être Breton ?. Mais ce n'est pas l'air de la nostalgie qu'il entonne : il y préfère un plaidoyer pour aujourd'hui, et pour l'ailleurs. Quand on aime, il faut partir et l'on n'emporte jamais ce qu'on quitte. Du moins, né provincial, est-on débarrassé de l'illusion d'occuper le centre du monde.
Hervé Hamon nous conte son enfance à Saint-Brieuc, dans l'après-guerre, ses démêlés avec l'école, avec la religion, sa formation politique dans une ville qui fut la première à basculer vers la gauche, ses allers-retours, très tôt, entre la Bretagne et Paris. Et puis le journalisme, l'écriture, l'édition qui « forcément » se passaient dans la capitale, et « forcément » à Saint-Germain-des-Prés. Comment il devient, à l'époque, un Breton saisonnier, un « touriste » chez les siens, heureux et malheureux à la fois.
Puis, la Bretagne, il la retrouve. Sur l'Abeille Flandre, un remorqueur de sauvetage. Il devient Brestois d'adoption avec enthousiasme, avec le même enthousiasme qu'il éprouve au contact des marins. Il aime Brest, son parfum d'anarcho-syndicalisme, puis revient vers son Trégor natal. Mais rien à faire : la grande ville lui manque aussi, Tokyo, New York, Dehli...
Alors il s'installe dans l'entre-deux. Il comprend qu'il n'a pas des racines, mais des attaches - fortes -, qu'on garde, mais dont on est libre.
C'est un livre de passion, de passion ouverte. La suite, en quelque sorte, de Besoin de mer et de L'Abeille d'Ouessant.
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