Voilà pour le moins une proposition inattendue : une
semaine avec Georges Bernanos. C'est pourtant à la
demande d'un carmel que Mgr Gaucher a pour la première
fois prêché cette retraite en 2004.
Il nous montre ici comment le «chrétien Bernanos»,
l'écrivain qui n'en était pas un, l'écrivain dont la «seule
vue d'une feuille de papier blanc harass[ait] l'âme», l'appelé
dont la «vocation sur terre n'[était] pas de rassurer
les imbéciles» est un chrétien authentique, un spirituel
dont le père Carré relisait chaque année le Journal d'un
curé de campagne, à qui Hans Urs von Balthasar a consacré
une «somme théologique», et que nous ne connaissons,
ni ne lisons peut-être pas assez.
Il sera aussi surprenant de découvrir les affinités de
Bernanos avec la spiritualité thérésienne, d'abord à travers
certains de ses personnages de roman, mais aussi dans sa
propre réflexion sur la place de l'Évangile dans la vie ou le
rôle de l'«enfance» sur le chemin de la sainteté.
«Ceux que j'appelle ne sont évidemment pas nombreux.
Ils ne changeront rien aux affaires de ce monde.
Mais c'est pour eux, c'est pour eux que je suis né», écrivait
Bernanos dans la préface des Grands Cimetières sous
la lune. Gageons que ceux qui entendront cet appel ne
l'oublieront pas et témoigneront à leur tour de ce qu'ils
entrevoient de la grâce...
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