Momo : Je vois mal vos yeux. Si on voit mal les yeux d'un homme, comment bien juger ses pensées ? Enlevez vos lunettes.
Ferdinand : Ces lunettes resteront sur mon nez.
Momo : Vous êtes un homme à principes. (...) Vous n'aimez pas qu'on vous approche ?
Ferdinand : Plus d'un homme s'approche de vous avec le sourire, et la seconde d'après vous met le couteau sur la gorge.
Momo : Je n'ai pas de couteau. Je suis un type honnête. Je suis honnête autant qu'il est possible de l'être dans un monde qui ne l'est pas, je suis...
Ferdinand : Un con.
Momo : Un con ?
Ferdinand : Un type honnête dans un monde qui ne l'est pas est un con.
D'un côté, Momo, l'émigré du Sud intégré dans la gérance d'un petit salon-lavoir ; de l'autre, Ferdinand, fils de la blanche et lointaine Russie, cadre désintégré et sans domicile fixe.
Entre ces deux exilés, un pantalon usé ; puis un dialogue qui, petit à petit, se tisse entre leurs vies rapiécées... Une histoire où la roublardise tient lieu de boussole, et où la tactique le dispute à la dialectique. Mais aussi un duel qui emprunte à l'art de la tauromachie son sens de l'esquive, ses banderilles, son goût des paillettes et du sang, avec comme bouquet final la mise à mort d'une amitié, où les lois du calcul égoïste meurtrissent mieux que l'épée.
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