«Nous nous présentâmes, French people
partis sur les traces de Mervyn Peake.
Et Dürer, le K-way dégoulinant par-dessus le
bonnet, les lunettes embrumées fixées sur les
yeux très bleus de la dame, se mit à parler.
Il expliqua ce que Mervyn Peake était pour nous,
combien nous l'admirions, combien ses oeuvres, ses dessins, ses
récits s'étaient inscrits profond dans notre existence, combien il comptait, ce
que nous lui devions et pourquoi nos K-way étaient en train de transformer en
mare la place du chien, dans l'entrée impeccable de sa maison.»
Deux idiots du voyage, persuadés d'être en mission très spéciale, partent
chercher dans la plus petite des îles Anglo-Normandes, Sercq, la mémoire
perdue de Mervyn Peake (1911-1968), auteur-illustrateur anglais, héritier
direct d'un Dickens sans espoir et d'une Charlotte Brontë que le fou rire aurait
saisie, homme sous influence de cauchemars historiques (Londres sous le
Blitz, le camp de Bergen-Belsen à sa libération) et personnels (une maladie
de Parkinson précoce). Car sur cette île, seigneurie aux falaises noires, aux
carrefours orthogonaux et aux pentes fleuries de cloches bleues, Mervyn
Peake a vécu, et trouvé, peut-être, l'inspiration de la citadelle de sa trilogie
romanesque, peuplée de personnages désopilants et pathétiques : Gormenghast,
demeure de Lord Tombal, le seigneur mélancolique, et de Titus, l'héritier
indocile, le heros inquiet.
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