En 1960, Reyner Banham, ancien élève d'Anthony Blunt et de Siegfried Giedion, bouscule la critique d'architecture en publiant Theory and Design in the First Machine Age, la thèse qu'il avait préparée sous les auspices de Nikolaus Pevsner et soutenue au Courtauld Institute of Art. Cet ouvrage, qui s'annonçait comme une suite du Pioneers of the Modern Movement de Pevsner, propose finalement rien de moins qu'une nouvelle histoire des grands mouvements architecturaux du début du XXe siècle, étayée par des documents inédits et certains textes théoriques majeurs de Mies van der Rohe, Loos, Le Corbusier, Marinetti, Sant'Elia et van Doesburg. Banham construit ici une histoire centrée sur les mutations technologiques qui induisent une nouvelle perception de l'espace-temps, largement développée par les courants artistiques de la période considérée. Sont ainsi réévaluées les avancées de De Stijl ou celles du futurisme, dont il fait une clé d'interprétation des défis environnementaux imposés par les séquences successives de l'industrialisation. Theory and Design in the First Machine Age, ouvrage de référence pour plusieurs générations d'architectes anglo-saxons, prépare ainsi la voie à une lecture d'un second âge du machinisme où les biotechnologies et la massification (de la communication, de la consommation) mènent à une interrogation sur les nouveaux modes de vie.
Membre très actif de l'Independant Group, proche de James Stirling, d'Alison et de Peter Smithson, Banham instaure une méthodologie historique qui dépasse la compréhension strictement rationaliste des formes et des structures pour initier une archéologie vivante du monde industriel.
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