Théorie critique du lobbying
Pour tout un chacun, les faits sont entendus : Bruxelles, comme Washington, est le lieu d'action
privilégié du « lobbying européen », cette activité qui consiste pour des acteurs privés à tenter d'infléchir les
décisions publiques, perçues comme sous influence. En partant d'une analyse de sociologie des groupes d'intérêt
et non de la seule observation des interactions entre divers groupements et les institutions européennes, ce
livre entend réfuter le sens commun d'une activité qui révèle de multiples facettes. L'enquête approfondie
menée sur l'Union européenne de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises (UEAPME) montre ainsi
que l'identité promue par une organisation professionnelle ne correspond qu'imparfaitement à celle
d'un « lobby » mais résulte de luttes internes et évolutives ; l'investissement de groupes d'intérêt au
niveau européen peut ainsi naître autant de considérations nationales que de la seule volonté d'influencer les
décisions européennes ; l'action d'une organisation vise à promouvoir une cause et un intérêt afin de les faire entrer
dans le processus politique plutôt qu'à intervenir systématiquement sur une décision ciblée ; il ressort enfin que
les groupes d'intérêt interviennent aussi comme vecteurs de la Polity européenne, soit qu'ils agissent comme
agents de socialisation de leurs membres, soit qu'ils contribuent à mettre en oeuvre les décisions publiques ou
qu'ils participent à monter des projets européens.
La théorie critique du lobbying fait ainsi apparaître que les euro-groupes agissent bien dans le cadre de
quatre logiques : la logique de maintenance, la logique de promotion, la logique d'influence et la logique de
relais d'Europe.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.