Entrez simplement chez Jean-François Sené. Entrez tranquillement dans
son recueil, poussez les pages, comme vous entreriez peut-être dans un
cimetière, sachant pertinemment qu'il vous faudra alors croiser ou
recroiser votre vie et vos sempiternelles questions, effleurant du doigt
telle ou telle croix ou telle pierre, plantée, droite, en terre... juste pour
participer de cette verticalité qui nous manque et qui devient, de fait, sans
mesure, comme le silence contre qui l'on s'appuie.
Habitué à allier la précision du sens à la résonnance de ses mots, Jean-François
Sené, nous offre une langue érudite et précise, parfois nerveuse,
mais jamais sèche. Peu de mots, pour ne rien retenir, ne rien enfermer et
rester disponible à l'attente. Si le présent restait du présent, il ne serait pas
présent, il serait l'éternité, écrivait Saint Augustin. Jean-François Sené le
sait. Il choisit d'errer dans les marges et l'entre-deux. Il attend. Il attend
l'envie de se perdre, nous dit-il. Il laisse à d'autres la palette et les
couleurs. Il s'attache à choisir et peser ses mots. Que faire d'autre ?
Parfois ses mots s'entrelacent et du coup «alléluyent», le temps d'une
virgule, avant de retourner au silence.
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