Depuis une vingtaine d'années, et parallèlement à son
oeuvre «proprement dite», Yves di Manno développe une
réflexion très singulière autour des questions que soulève la
poursuite de l'aventure poétique moderne, à la croisée de plusieurs
héritages et des mutations qui affectent le monde actuel.
Les premiers résultats de cette enquête impliquée ont été
recueillis dans «endquote» (Flammarion, 1999) et Objets
d'Amérique (Corti, 2009).
Terre ni ciel reprend cet arpentage sous un angle plus personnel,
livrant même quelques fragments d'une «autobiographie
de lecture» qui éclaire de manière inattendue le paysage
contemporain, des rues affligées de Grenoble jusqu'aux rives
du Gange : mais c'est pour mieux souligner l'émergence d'une
nouvelle invention de la poésie dont l'auteur voudrait faire
percevoir la richesse. Un entretien au centre de l'ouvrage
esquisse un premier bilan de cette déjà longue équipée, qui a
bien sûr nécessité l'appui de quelques complices, mais aussi la
traversée «éclairante et bouleversée» d'un territoire dont on
mesure mal à ce jour les perspectives qu'il ouvre : vers d'autres
contrées intérieures, d'autres prosodies imaginables, d'autres
vies à réinventer.
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