Templum Tragoediae (1734) du P. Marsy, S. J., raconte, dans un
poème en hexamètres dactyliques, comment le poète, lors d'une
promenade sur les sommets du Parnasse, s'égare et découvre le
palais de la Tragédie. Invité à entrer par la déesse du lieu,
Melpomène, il est alors honoré d'une visite guidée du temple et d'un
commentaire des nombreux tableaux qui décorent les murs, avant
de rencontrer trois personnages qui incarnent respectivement la
Pitié, la Terreur et l'Amour. Templum Tragoediae propose ainsi une
histoire de la tragédie et de ses règles qui, tout en étant solidement
ancrée dans la révérence à l'Antiquité, s'inscrit par bien des aspects
dans son siècle et dans les années 1730. Il permet de mesurer combien
même un poème qui se présente modestement comme une
reformulation pédagogique d'Aristote et d'Horace relève d'une
époque, dont il indique les goûts, autant que les penchants, proprement
individuels, d'un auteur. Aussi ce texte intéressera-t-il de nombreux
érudits : les historiens de l'éducation étudiant les collèges
jésuites en premier lieu, mais aussi les historiens de l'art, tant
Templum doit être lié au Pictura du même Marsy, ou encore les littéraires,
en ce qu'il représente un autre pan du XVIIIe siècle, plutôt
opposé aux Lumières, celui de la tradition docte.
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