Tempêtes sur le Tour
Le Tour, dit-on, est le miroir de la France. Qu'en reste-t-il ? Le prestige est terni, la magie, elle, s'est dissipée. Dix ans après la fameuse « affaire Festina » qui avait profondément entaillé ce monument patrimonial, c'est le moment de faire le point sur la décadence de cette course mythique. Et de constater notamment que 85 % des vainqueurs de ces quarante dernières années ont bel et bien été en infraction avec le règlement antidopage à un moment de leur carrière...
À tous égards, le Tour est le miroir d'un temps bienheureux réduit à néant. Le (télé)spectateur n'y regarde plus vraiment l'exploit. 85 % du public n'accorde aucune crédibilité au porteur du maillot jaune. Sa motivation est désormais ailleurs : les paysages.
Paradoxalement, le Tour se gave de bénéfices colossaux, quand le cyclisme est sur la paille. Dix ans de malheurs pour le vélo sur fond d'une sale guerre avec la Fédération internationale, l'UCI, ont en effet fini de le discréditer.
Les organisateurs ont choisi la séparation. La date du divorce est annoncée : ce sera 2009.
Pierre Ballester, 48 ans, est journaliste depuis 1981. Correspondant permanent à Londres pour l'Agence France-Presse (1985-1987), reporter au quotidien Le Sport (1988), grand reporter à L'Équipe (1989-2001), ce prix Blondin du Tour (1994) a couvert dix Tours de France. Depuis 1998, il a essentiellement enquêté sur les affaires de dopage, cosignant notamment le best-seller L.A. Confidentiel, les secrets de Lance Armstrong, en 2004.
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