Témoignages sur la seconde conquête française de la Corse (1739-1740)
En 1729, la Corse voit éclater une révolte bientôt devenue révolution. Le refus de la tutelle génoise par les Corses, qui ne se démentira jamais, crée de facto une instabilité intérieure. Dès lors, tout au long du siècle, s'ouvrent pour les grandes puissances européennes des opportunités géopolitiques et font de la Corse un enjeu en Méditerranée. Appelés à la rescousse par les Génois, Autrichiens et Français mèneront successivement des campagnes militaires dans l'île, avec plus ou moins de succès. Ainsi dans les années 1739-1740, les troupes royales françaises vinrent-elles appuyer la souveraineté génoise. Ce fut l'occasion de lorgner une île à l'importance stratégique évidente et dont on pouvait espérer en sus quelques richesses naturelles insoupçonnées. La faiblesse démographique en faisait par ailleurs une proie sans doute jugée facile. Pérenniser la présence française dans l'île fut en conséquence l'une des dimensions politiques secrètes de l'opération militaire que laissent transparaître ces deux mémoires, présentés ici ensemble pour cette raison et parce qu'ils sont probablement rédigés par la même personne, le comte Jourda de Vaux, à quelques années de distance. Ce dernier est connu pour être le vainqueur des Corses à Ponte Novu (1769), et pour avoir ainsi permis, militairement, le rattachement effectif de la Corse au royaume de France que le traité de Versailles de 1768 avait diplomatiquement et financièrement décidé. Par une sorte d'effet de miroir, les Mémoires personnelles et le Mémoire officiel, présentés et commentés ici, dressent un tableau du dénuement, de l'abnégation et de la pugnacité des insurgés corses, confrontés à l'habileté politique et stratégique du commandement français.
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