Tais-toi quand tu écris !
Les tribulations d'un chroniqueur
«Orfèvre des médias, tacticien hors pair, florentin jusque dans ses souliers en veau velours, il était redoutablement efficace. Passé un premier mouvement d'humeur et, avouons-le, de jalousie, nous lui reconnaissions ce don inné pour la repartie aérienne, un art divin de la conversation et une élégance jamais prise en défaut, en soixante ans de carrière. Un exploit à méditer car tant de vaniteux finissent fatalement par sombrer. Même sa proximité avec plusieurs présidents de la République aurait pu entacher son image. Les ors des palais ternissent la destinée des artistes, pas la sienne. Il semblait immunisé contre les blessures d'ego et les éternelles luttes de pouvoir. Trop fin et probablement trop désespéré pour en souffrir vraiment, Jean d'O était au-dessus des parties. Hors-sol, il ne s'appartenait plus. Écrivain préféré des gens de gauche et de droite, des animatrices et des institutrices, ce Johnny Hallyday de la Pléiade avait fait de Gallimard son stade de France. Il écrivait à guichets fermés. Il était arrivé à un tel point de notoriété que ses livres n'étaient plus lus, mais achetés frénétiquement, le rêve de toutes les professions aventureuses. Le moindre auteur de province, aigri par les difficultés de noircir cette page blanche, butant sur chaque phrase, savait qu'il existait au royaume de France un seigneur qui avait déjoué le système et qui vivait de sa plume.»
Hommage à Jean d'Ormesson, à Danielle Darrieux, à Johnny Hallyday mais pas seulement ! Tout ce qui disparaît peu à peu de notre passé mythique, porté à l'écran ou dans le secret des livres, Thomas Morales le saisit au vol et en ranime le rêve pour notre plus grande joie.
Une nouvelle « Lettre à France » dans le sillage d'un Polnareff au temps de l'exil, à la fois réconfortante, sensuelle et poignante.
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