B-M Koltès (Traduction de Hector Poullet)
Le Clézio (Traduction de R. Confiant)
L'histoire : un jeune homme discute avec sa sœur aînée dans une cour tout en s'occupant de sa moto ; reproches sur les comportements de l'un et de l'autre, discussion sur la vie, l'amour, les hommes et les femmes de leur village. Un débat de cette nature entre un frère et une sœur, exprimant sans retenue des sentiments personnels est tout à fait improbable. Le fait de l'exprimer en créole nous oblige à nous pénétrer de réalités et de sentiments qui ne nous sont pas habituels et de ce fait nous ouvre davantage aux autres. Si bien qu'il me semble aujourd'hui fondamental, pour notre société, de passer par le moule de la langue pour élargir nos horizons et ainsi rompre l'alternative, dans laquelle les fondamentalistes de tout bord voudraient nous enfermer et qui consiste à vouloir que nous soyons ou créole natif-natal, ou français hexagonal.
Hector Poullet
Même en choisissant les expressions guadeloupéennes les plus basilectales, on n'arrive pas toujours à trouver le bon terme et il faut alors puiser dans les langues sœurs que sont les créoles martiniquais, guyanais, dominiquais ou saint-lucien. Je l'ai fait avec modération. Là encore, le contexte permet à l'auditeur de comprendre le mot inconnu.
A mon avis, un tel travail n'a de sens que s'il poursuit un double objectif, montrer la beauté du texte de Le Clézio, montrer la force et la beauté de la langue créole.
Raphaël Confiant
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