Après les terres plates et stériles, nous atteignons les premiers ergs en direction de Seb Seb. Çà et là, des habitations sommaires devant lesquelles stationnent des gens désoeuvrés. Je revois le village à l'ombre de sa palmeraie, situé à une heure de
route de Ghardaïa. A quelques pas, on quitte la féconde oasis pour l'aride désert, la douceur du port pour la navigation en
mer de sable, si enivrante de pureté ! Déjà se dessinent, sous nos yeux, les vagues du littoral, puis, au loin, dans l'infini de
l'azur, les hautes voiles des dunes. Sur notre chemin, un vieux Berbère apparaît comme en rêve, immobile dans son ample tunique blanche à peine soulevée par le vent. D'un signe de la main, il nous attire chez lui, nous offre l'hospitalité autour
d'une tasse de thé, s'efface un instant, avant de revenir, les bras chargés de dattes cuivrées. Je pense alors à cette phrase de Philippe Jaccottet, « être sensible au poids, à la gravité et à l'humanité d'un regard ». Non, je n'oublierai pas son visage creusé par la vie, ses sourcils broussailleux, son oeil pénétrant, ses gestes fatigués, son coeur de lumière céleste.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.