Un vigile évoque avec tendresse son mentor adepte de la course au trot...
« Les juges aux allures voient tout, du début jusqu’à la fin. La première fois que Sulky m’en avait parlé, je devais avoir neuf-dix ans. Ça me faisait marrer. Imaginant dans ma tête de gosse qu’un type, comme les juges qu’on voyait dans les séries, se tenait dans les rues de la ville pour condamner ceux qui n’avaient pas une belle allure. « Tu vois, le P’tit, les mecs là, dans la camionnette. Ils sont là pour voir si les chevaux ne passent pas au galop ou ne commettent pas d’autres erreurs. Dans la vie, ailleurs que dans l’hippodrome, il y a les mêmes, visibles ou invisibles. De la crèche au cimetière, ils vérifieront que tu respectes le même trot que tout le monde, que tu es bien d’équerre. Si tu ne veux pas être disqualifié, n’oublie jamais qu’ils ont un œil sur toi. »
Mouloud Akkouche sait d’où il écrit. Ses romans et ses nouvelles en témoignent. Ces « juges aux allures » seraient-ils la périphrase des flics ? Dans ce récit ancré dans notre époque contemporaine, cruelle pour les laissés pour compte, s’épanouit une relation quasi filiale entre le héros et un vieux turfiste au masque de sage affectueux. Du grand Mouloud...
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