« Tradition », « réforme », « rénovation » ou « translation » : diverses notions ont servi à qualifier le fait de succéder, à savoir l'enchaînement, le relai ou le séquençage temporel dans les sociétés médiévales du Ve au XVe siècle (Occident et Orient, Chrétienté, Islam, Byzance). Toutes témoignent de ce que les institutions du Moyen Âge ont régulièrement prétendu répondre à la nécessité du changement sans bouleverser leurs cadres de référence ou, du moins, sans assumer de le faire. Des travaux récents ont enrichi notre connaissance de l'usage contextuel de ces concepts dans leurs expressions politiques, religieuses et culturelles. À travers eux, c'est souvent le point de vue de celui qui lègue qui a été adopté, laissant dans l'ombre l'action de celui qui prend la suite. Succéder n'est pas hériter : le successeur est supposé s'inscrire activement dans une chronologie et définir sa propre identité en regard d'une entité disparue. Cela est vrai dans le monde du travail ou celui de la vie intellectuelle comme dans l'ordre familial et dynastique, à la tête des gouvernements urbains aussi bien que des institutions ecclésiales. Observer les façons de succéder, c'est alors considérer comment des femmes et des hommes, des institutions et des courants intellectuels ont tenté de résoudre l'équation de la continuité et du changement. Le 53e congrès de la Société des historiens médiévistes de l'Enseignement supérieur public, qui s'est tenu à Rome les 26-28 mai 2022, a envisagé cette vaste question sans renoncer aux diversités des temps, des lieux, des domaines de l'histoire et des acceptions, du littéral au métaphorique.
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