Quatre ensembles, d'ampleur inégale, se dessinent dans le Stromate V. Clément indique d'abord les voies de la saine recherche (1-19). Il traite ensuite du «genre symbolique» (20-57). Dans une troisième partie, il justifie le tour ésotérique de l'initiation à la connaissance (58-88). Il expose enfin, en l'illustrant à l'aide de nombreux exemples, la thèse du «larcin» des Grecs (89-141). Dès la première partie sont esquissés les thèmes largement développés ensuite.
Élève des philosophes et des poètes grecs, Clément est le témoin d'un platonisme teinté de pythagorisme. Chrétien, il réserve à l'inspiration d'origine divine, à travers les Écritures et l'Évangile, le don de la connaissance supérieure. Lecteur d'Aristobule et de Philon, il christianise les méthodes exégétiques des philosophes juifs d'Alexandrie. Sa théorie du «cryptage», appliquée à la Bible, est aussi un instrument de traduction universelle, au service de la comparaison entre les formes de la «philosophie barbare» et l'hellénisme. Au sommet d'une hiérarchie des cultures, Clément construit l'identité doctrinale chrétienne en cherchant dans les Écritures l'accomplissement des discours érudits sur le monde, l'humanité, les anges, les fins dernières, et sur Dieu.
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