Stèles, sorte de voyage d'hiver schubertien dans un paysage
désolé et sombre - ce pays de nulle part sur lequel s'ouvre le
recueil, celui du poème, de la parole frayant chemin ? Le poète
pose les vers comme autant de stèles veillant la nuit - garde-fous,
lanternes, coupe-vent ou remparts contre l'absence, développant
en d'infinies variations les thèmes du temps et de la mémoire, du
corps et du désir, du silence et de la parole, dans un ostinato de
motifs s'entrelaçant, se dissolvant, se reprenant. Oeuvre musicale
où les mots comme des leitmotive forment une mélodie en
manière de basse continue psalmodiée à voix basse - sauver de
l'exil, laisser monter au jour une parole qui absolve - d'où
surgissent plus vives les figures de l'enfant et de l'oiseau, porteurs
de mystère, défi au soleil - l'écriture se faisant alors élan
embrasant l'univers.
Et si parfois le chant s'engourdit, la parole s'obstine, à creuser
la nuit, à traquer sans relâche ce tremblement de vivre debout face
aux étoiles.
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