Préface de Pierre-François Moreau Beaucoup l'ont constaté : il y a un air de famille entre spinozisme et psychanalyse. Même remise en cause des attributs classiques de la subjectivité (libre-arbitre et transparence de la conscience à elle-même) ; même valorisation de l'affectivité du sujet (et notamment de la force de son désir) ; même appréhension matérialiste des phénomènes théologico-politiques (à travers l'analyse de la puissance de l'imaginaire) ; et dans une certaine mesure, même visée thérapeutique... Les deux grands noms de la psychanalyse, Freud et Lacan, n'ont d'ailleurs pas caché, au moins à une certaine période de leur parcours intellectuel, une proximité avec la pensée spinoziste. Soit. Mais ces grandes lignes de rapprochement entre psychanalyse et spinozisme permettent-elles autre chose que de dessiner une vague parenté, dont il serait tout aussi aisé, sinon plus, de souligner les lignes de fracture ? Pour ne pas en rester à ce niveau de généralité, il est nécessaire d'analyser précisément les notions, les problèmes, les thèses et les textes à travers lesquels cette confrontation entre spinozisme et psychanalyse prend sens et devient fructueuse. C'est le défi qu'entend relever le présent recueil, le premier consacré à une telle confrontation.
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