Les lettres de Léon Bloy à sa famille, à l'évidence, n'étaient pas
destinées à la publication. Elles firent, malgré tout, l'objet d'une édition
à tirage limité en 1952, et sont depuis longtemps devenues introuvables.
Elles sont accompagnées, dans le présent ouvrage, des souvenirs
d'enfance de Madeleine Bloy-Souberbielle, fille cadette de l'écrivain, et
sont enrichies d'une iconographie qui, pour partie, n'était jamais sortie
d'un cadre privé. En annexe, figure un charmant récit de Madeleine
Gilbert-Fuget, fille de l'architecte Raoul Gilbert, une évocation de
ses visites de petite fille chez les Bloy au tournant du XXème siècle.
Les textes introduisent le lecteur dans l'univers quotidien de
Léon Bloy, sous un éclairage intime, souvent singulièrement poignant,
et, à ce titre, ils offrent un complément au célèbre Journal de l'écrivain.
Les connaisseurs verront apparaître fugitivement des figures familières :
les Maritain, les Van der Meer, les Rouault, les Levaux, Jehan Rictus,
le père Léonce Petit, Ricardo Viñès, Félix Raugel, Vincent d'Indy,
ou encore le grand géologue Pierre Termier... hôtes de passage qui
viennent dîner, faire de la musique ou entendre Bloy lire ses dernières
pages d'une belle voix de basse.
À propos de la correspondance intime, Léopold Levaux écrit :
«C'est d'un homme de douleur et de combat [...] qu'émanent les lettres
qu'on va lire. Contraste émouvant et prenant, avec elles nous pénétrons
dans le grand univers de Bloy par une toute petite porte, secrète et
douce, qu'on serait tenté d'appeler, en recourant à l'épigraphe du
dernier volume de son journal, la porte des humbles».
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