Ce petit livre des Souvenirs d'enfance est l'une des dernières œuvres importantes de Rabindranath Tagore. Il a été écrit pendant l'été de 1940 dans la petite bourgade de Kalimpong, près de Darjeeling. C'est de là que partaient vers les montagnes du Tibet les pittoresques caravanes de mulets lourdement chargés conduites par ces guides tibétains, solides montagnards, gais et paisibles.
La famille Tagore quittait au moment des vacances la plaine du Bengale où était installée l'université de Santiniketan (séjour de paix) que le poète avait fondée au début de ce siècle. La chaleur de cette saison qui précède la mousson était pénible à supporter pour une santé déjà très atteinte. L'exode de la famille vers la montagne entraînait aussi un petit nombre d'amis, et cette année-là j'étais du nombre.
C'est ainsi que j'ai assisté à ces réunions amicales autour du lit de ce maître vénéré de tous et si digne de vénération. Il nous racontait ses souvenirs d'enfance, et l'un ou l'autre de ses assistants écrivait le récit qu'il en faisait.
Ce retour vers le plus lointain passé, celui des heures claires dans la fraîcheur des jours d'enfance, est, semble-t-il, familier à ceux qui vieillissent. Le poète racontait avec un humour charmant, égayant l'histoire de ces sourires tendres et malicieux que nous connaissons bien et qui rendaient si agréable la moindre des conversations que nous avions avec lui.
Christine Bossennec
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