Sous la peau du langage
Le présent livre se propose de traverser la philosophie de la seconde moitié du XXe, celle des avant-gardes, pour éclairer son intérêt, sa portée et ses limites. Cette philosophie, celle de Foucault, de Levinas, Blanchot, Barthes, Granel, Lacan, Derrida, Deguy, se déploie après « le tournant langagier » de la philosophie, pour lequel tout ce qui est dépend du langage, est commandé par lui. Marc Goldschmit montre qu'une pensée de l'écriture se dessine à travers ces avant- gardes, sous la peau langage.
Le langage, le discours, la logique comme teneur de l'être et de l'événement, ont permis à la philosophie du tournant langagier de constituer une économie de l'homogène et de s'assurer par un procès d'appropriation du sens et de la vérité de l'être et des événements. La pensée de l'écriture représente au contraire un tremblement de tout le langage qui ouvre la possibilité d'une analyse des différences, des paradoxes et des apories de ce qui vient.
Le dernier mouvement du livre développe une critique de deux théories à la mode, « le réalisme spéculatif » de Meillassoux et « la plasticité du cerveau » de Malabou, qui tentent l'une et l'autre d'ensevelir les avancées des avant-gardes et d'effacer le mouvement de la philosophie qui interroge la condition de possibilité de la sensibilité, de la connaissance et de la pensée. Dans la conclusion du livre, il s'agit de faire surgir une blessure d'avance du sujet, inscrite dans son nom et son existence, et constitutive de sa subjectivité.
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