Il s'agit ici, bien entendu, de la lame du couteau, qui par le simple fait de sa nudité introduit l'érotisme dans le récit en même temps qu'elle y annonce l'apparition du sang et de la mort.
La lame, par synonymie, est encore la vague marine des graveurs de l'ancien Nippon, sœur du mascaret et de la marée, spirale où l'homme tournoie «dans le déroulement infini» avant d'être jeté aux pieds de la femme. Mais tout homme qui va joindre une femme pour la première fois n'est-il pas une sorte de kamikaze ? Et la lame du poignard, instrument de blessure, ne se peut-elle concevoir aussi comme un trait d'union entre le déchirant et le déchiré, c'est-à-dire comme une flèche d'amour ?
A. P. M.
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