Sonnets
Présenter l'acte poétique de Leontia Flynn, c'est déclarer de prime abord qu'il en retourne d'une écriture d'une clarté radicale, sans envolées faussement lyriques, où l'histoire de sa vie se dessine en creux dans une alternance toute particulière entre des textes discrètement autobiographiques et d'autres clairement biographiques, lorsque sont évoquées, entre autres, la vie et l'oeuvre de Charles Baudelaire, Elizabeth Bishop, Alfred Hitchcock, Samuel Beckett ou Sylvia Plath... Une sorte d'étonnant Lagarde et Michard où l'on se plairait à ressusciter tel ou tel auteur déclaré mort, en le rapportant dans tout ce qu'il peut avoir de plus humain, de plus intime, de plus bassement corporel, où prendrait part aussi un humour sec et noir, presque trivial, qui ne cèderait jamais cependant au cynisme. C'est aussi sans l'ombre d'une modération qu'il nous faut aujourd'hui consommer ces sonnets, comme s'ils étaient une suite de vignettes intimes composant une encyclopédie personnelle, où les croquis font la part belle aux affects, aux traits saillants, aux maux divers, comme si chaque sonnet avait pour dessein de composer la miniature d'un cas (médical et existentiel) remarquable et curieux.
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