Alain Jakubowicz a toujours voulu être avocat. Défendre la veuve et l'orphelin, voilà ce qui l'exaltait. Pétri d'humanité, il a été partie civile dans les procès Barbie, Touvier, Papon. Il a écouté les récits poignants des rescapés des camps, il a plaidé
contre les négationnistes, les profanateurs de cimetières et les extrémistes. Il a défendu les familles des victimes de la catastrophe du Mont-Blanc et de celle du vol Rio-Paris, il a servi de béquille à des femmes effritées par la vie, parce qu'il est convaincu que David peut triompher de Goliath et que, quelle que soit la technicité du dossier, le plus important reste l'humain.
Mais la vie d'avocat réserve parfois des surprises. L'appel, un soir, de l'un de ses anciens clients, était de celles-là. Il lui demandait de rencontrer les parents de Nordahl Lelandais, alors simplement suspecté d'avoir enlevé la jeune Maëlys. Les suspects ont aussi une mère, une famille qui les aime et ne les imagine qu'innocents. Alain Jakubowicz les a rencontrés. Le dossier n'est plus le même aujourd'hui, et si les faits dont son client est accusé lui font horreur, ce ne sont pas les faits qu'il défend, mais l'homme. Alors il plaidera encore et encore. C'est ce métier d'avocat dont il rêvait enfant.
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