Sociologie des danses de couple
Une pratique entre résurgence et folklorisation
Absente des objets traditionnels de la sociologie de l'art, ne relevant pas de la sociologie du sport, la danse constitue un point aveugle des sciences sociales. Dans l'aridité de ce Sahel statistique, bibliographique et conceptuel, la place des danses de couple est marginale. Elles représentent pourtant une pratique culturelle fortement ancrée, largement partagée, aux multiples dimensions agissantes : mixité sexuelle, négociation des identités de genre, rituels du bal, processus de transmission, codification, fonctions sociales... Comme lieu de pratique stéréotypé, le bal, selon le sens commun, a connu au XXème siècle un âge d'or, un déclin et un renouveau, scansions d'un régime dont l'analyse montre la relativité. Laissés pour moribond au début des années 1970, danses de couple et bals connaissent depuis de multiples formes de résurgence et de permanence qui empruntent les voies de la folklorisation. La culture du bal est l'objet d'une reconstruction intense dans une pluralité de territoires, tandis que les notions de bal et de danse de couple sont instrumentalisées autant par les pouvoirs publics que par le tissu associatif pour composer de nouvelles sociabilités. A la transmission familiale s'est substitué le développement d'écoles de danse, puis, de cours dispensés par des structures polyvalentes (centres culturels) et associatives, aujourd'hui majoritaires, qui entretiennent un rapport antagoniste à l'improvisation. Une enquête quantitative auprès du public qui apprend à danser démontre la multiplicité des représentations qui varient selon les danses apprises.
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