Cet ouvrage porte un regard critique sur les liens entre pouvoir colonial et sujets musulmans.
Entre 1880 et 1920, les ordres musulmans soufis devinrent les piliers des régimes coloniaux et des économies du Sénégal et de la Mauritanie.
Cette étude analyse comment les chefs de ces ordres négocièrent leurs relations avec le pouvoir colonial de l'Afrique occidentale française afin de préserver leur autonomie dans le domaine religieux, social et économique, tout en abandonnant la sphère politique à leurs maîtres non musulmans. Cette donnée a représenté une évolution frappante, car les habitants de la région avaient le profond sentiment d'appartenir au Dar al-Islam, le «monde de l'Islam», au sein duquel les musulmans se gouvernaient eux-mêmes.
En s'appuyant sur les archives ainsi que sur les sources orales et arabes, David Robinson décrit le rôle important que jouèrent les commerçants musulmans et la communauté mulâtre de Saint-Louis du Sénégal. Il examine l'impact des institutions électorales mises en place par la Troisième République et l'effort fait par la France pour acquérir une réputation de «puissance musulmane», celle d'un empire européen capable de gouverner des sujets musulmans.
En dressant le tableau des ressemblances et des différences entre les trajectoires suivies par les principaux groupes de la région dans leurs réponses à la présence coloniale, David Robinson donne des clés permettant de comprendre aussi bien les relations entre savoir et pouvoir que les concepts de société civile et de pouvoir hégémonique, ainsi que la transférabilité du capital symbolique, économique et social.
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