Par beaucoup d’aspects, le mouvement de balancier qui parcourt les sciences politiques – et singulièrement les sciences politiques américaines – polarisant tour à tour l’attention des chercheurs sur l’Etat, et sur la société, communément qualifiée de civile, s’apparente dans sa structure et dans la logique de sa progression à un feuilleton ou, mieux, à une enquête policière, dont, le principal ressort consisterait en la difficulté, pour le spectateur, à identifier les "bons" et les "méchants". Ce qui l’apparente le plus sûrement à un feuilleton, c’est le rôle que le facteur temps joue dans ce débat : la durée dans laquelle il prend place révèle la vanité d’une attente, celle de voir l’Etat et ceux qui le contrôlent – de quelque façon qu’on les désigne : classes moyennes, bourgeoisie d’Etat, bureaucratie...– assumer leur rôle dans un scénario déjà écrit ailleurs, au terme duquel les sociétés "orientales" accéderaient au pinacle de la modernité, parées de tous ses ornements convenus (rationalité gestionnaire, industrialisation, démocratie, individualisation...).
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