Curieuse au point d'apprendre l'un des cinq idiomes du romanche et de nous en servir au passage une louche de chuintantes (« Tschinch chatschaders van a chatscha da tschinch chamuoschs e tschinchtschient tschierms », ce qui signifie bien sûr « cinq chasseurs vont chasser cinq chamois et cinq cents cerfs »), Corinne Desarzens ne cesse de lier saveurs et savoirs, sensations et sonorités verbales. Du même coup, elle nous apprend des Grisons une foultitude de détails, et par exemple qu'on y appelle les migrants « hirondelles » (randulinas) que les sauterelles d'Engadine sont « vert pois » et qu'une certaine église « pourtant minuscule a une antichambre avec une potence, pour suspendre le gibier à bénir ».
Afin de lui rendre la pareille, gibier de cette chasseresse au pied léger, le lecteur bénit à son tour Corinne Desarzens qui lui a rappelé que les « sirènes ne se montrent qu'à ceux qui sont prêts à partir avec elles »...
Jean-Louis Kuffer
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