Savoureux portraits d'hommes, saisis au vol par le
stylo vagabond d'un écrivain en maraude, sensuel et
gourmand.
De vrais gaillards, campés avec tout leur barda de signes
inéluctablement distinctifs. Colorés à souhait, dont le
moule est cassé. D'où singulier.
Des bonshommes qui pétaradent de fausses notes,
rivalisent de prétentions gauches, de tendresses rudes, de
tics et de tact, de petite grandeur ou de grande petitesse,
et d'autres qui débordent de vie contenue. D'où pluriel.
Gil Pidoux aurait pu tourner sept fois sa plume dans sa
poche et manquer l'essentiel. Ou encore développer ses
sujets, pécher par excès de fioriture. Mais il a préféré capter
la poésie disponible, brève par définition. Tranches de vie,
séquences impromptues et taillées dans le vif de l'instant.
Scénarios possibles, chapardés au coeur de la grande mise
en scène de l'existence de chacun. D'où «courts métrages».
Pour jeter ces regards sur la cour intérieure de nos pairs,
Pidoux a travaillé comme un cinéaste tournerait sans
prévenir, caméra sur l'épaule, à la sauvette. D'où clandestins.
Cinquante «courts métrages» clandestins, chargés d'intelligence
du coeur. Et gorgés d'une sève littéraire que l'on ne
présente plus...
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