C'est sur le canal de la Marne au Rhin, où je naviguais à bord d'une péniche pour les besoins de mon diplôme d'architecture consacré aux canaux, que je plongeai dans l'oeuvre de Simenon. Je cherchais, pour des citations, des textes un peu atmosphériques sur ce genre de paysage et je me suis délecté in situ de La Maison du canal, de L'Écluse n°1, du Charretier de la Providence...
Par la suite, je me suis intéressé à l'écrivain voyageur et à ses reportages lointains, qui constituent la matrice de nombreux romans durs. J'ai voulu l'illustrer pour Futuropolis-Gallimard, ça n'a pas abouti : mais plus tard, par l'intermédiaire de José-Louis Bocquet, coauteur de cet album. Marc Simenon lui-même m'a proposé d'illustrer un titre de mon choix et ce fut Touriste de bananes, qui satisfaisait mon goût pour l'exotisme...
Depuis, les éditions Omnibus ont pris le relais et ma collaboration avec l'oeuvre de Simenon s'est enrichie à travers des romans illustrés, des expositions et autres couvertures de Maigret... Donc quand Fromental et Bocquet, deux complices des années 1980, m'ont proposé ce projet, j'ai trouvé enthousiasmant de travailler avec eux et John, de me confronter à une « vraie » bande dessinée avec bulles et brillants dialogues, moi qui suis plutôt dans le récitatif. C'était nouveau en termes de découpage et de narration, et j'ai aimé le parti pris de raconter ces dix années-là, soit l'arrivée d'un jeune couple de Liège à Paris, décidé à s'en sortir, elle par la peinture et lui par l'écriture, dans les riches années 1920, et de dépeindre la façon dont Sim se transforme en Georges Simenon.
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