Un livre d'une rare densité qui s'inscrit dans la liste des ouvrages
indispensables de la littérature de la Shoah.
«Signora Auschwitz» est le nom qu'une lycéenne donne à Edith Bruck lors d'un
de ses témoignages. Edith Bruck fait ici le récit de sa vie de rescapée et de témoin
du génocide des Juifs. Elle raconte la douleur autant morale que physique née
de deux aspirations apparemment contradictoires qui la tiraillent. D'un côté,
témoigner pour se libérer en rendant justice aux victimes de la Shoah. De l'autre,
ne plus parler d'Auschwitz pour tenter de revenir à une normalité pourtant définitivement
perdue au camp. Tous les thèmes centraux liés au mal-vivre du survivant
sont abordés : la perte irréparable des proches et du monde de l'enfance,
l'incrédulité des auditeurs, l'impossibilité de transmettre la réalité d'Auschwitz
et l'éloignement irrémédiable de cette expérience, le rôle et la place du témoin et
la fatigue qu'Edith Bruck ressent face aux «jeunes», fatigue que son ami Primo
Levi avait déjà exprimée.
Signora Auschwitz bouscule l'image trop souvent naïve d'une mission juste et
sage de témoigner.
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