Ces impressions d'enfance ont une rare densité, dans la révolte et la « terreur », exprimées avec une précision qui adhère parfois au fantastique.
Les verrous, la cave, le soupirail, la cave à charbon, les jeux de balançoire, l'église, l'école, les bruits, la « haine des Beatles et de Bob Dylan », l'envie de déclarer à tous la « guerre totale ».
Le père crie, il tape avec des mots. Alors, seul dans sa chambre, le narrateur ouvre ses livres. Il fait tout pour « être sans nouvelles de la planète Terre ». Il y a des vampires dans le jardin, une voix, à la cave, lui répète : « Echoue, apprends à plier »... Visage du monstre : « Et j'ai su que je ne serais jamais un autre ». Il est la proie de rêves fous.
Les quatre frères de son père sont morts. Luc Dellisse interroge leurs photos jaunies. Il se souvient de la maison de campagne de « bon-papa Georges », où il avait peur, la nuit, du Christ sanglant aux épines, mais où il découvrait les flambées du désir.
Cette découverte de soi, dans un monde menaçant, instable, est dite avec une hargne, une densité salutaire. C'est un peu l'épopée de l'enfant seul contre tous - mais qui vient de réussir à l'écrire en détail et à nous toucher, à nous convaincre. L'invention verbale est à la hauteur des maléfices.
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