Venise meurt de la fuite des vrais Vénitiens et de la surchauffe touristique. La mémoire exacte de ce qu'elle fut, la préservation de son patrimoine et sa beauté spécifique passent désormais après les impératifs économiques. Fragile, ancestrale, unique par son rapport au paysage, la Sérénissime se dépeuple, en butte à d'innombrables projets qui, sous prétexte de la « tirer de son isolement », assassinent sa diversité et l'écrasent au laminoir monoculturel d'une « modernité » standardisée, pour la réduire à des fonctions hôtelières et touristiques.
On sait ce qu'il en est des fondations fragilisées de cette cité des merveilles et des amoureux, on sait moins ce qu'il en est des autres menaces. Les villes meurent de trois façons : détruites par un ennemi sans merci, occupées de vive force par un peuple étranger, ou frappées d'amnésie. « Si Venise vient à mourir, ce ne sera ni par la main d'un ennemi sans pitié ni sous les coups d'un conquérant. L'oubli de soi sera seul en cause. »
D'autres cités historiques, à travers le monde, vont connaître un tel sort, minées qu'elles sont par la résignation à une fausse modernité, le dépeuplement et « l'oubli de soi ».
Il nous faut retrouver l'âme de la cité, et soutenir son droit.
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