«Partir sans en avoir ni l'âge ni le droit, tu as osé. Comme le fit Arthur
Rimbaud pour le lointains pays. Tu as pris la route, tu t'es fait la malle.
Quelle histoire ! Que s'est-il donc passé ? Sur moi tu as déchargé tes
souffrances, tes questions. Tu as quitté le domicile de la mère qui ne fut pas
un paisible cocon. Départ prescrit, inscrit d'avance. Tu as voulu mourir.
Voyage difficile, drôles de rencontres, parfois miraculeuses. Les unes sur la
route, l'autre pour plus longtemps, quelques années probablement ; où tu
appris qu'il est possible d'être aimé, entendu, écouté, après tant de violence
et de mépris. Savais-tu que sur ces routes inconnues, en ces souffrances,
allaient s'articuler, s'enraciner, les choix que tu te préparais à engager ?
«Tu as bien fait de partir Arthur Rimbaud», lança un jour le poète René
Char. Tu as bien fait de partir, oui. Simplement, ne m'oublie pas. Ecrismoi.»
L'auteur conjugue entièrement à la seconde personne du singulier ce
récit inventé à la croisée de ses propres chemins, comme une longue
lettre adressée en retour à l'ami qui a désormais pris le large.
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