Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce que nous appelons aujourd'hui «le sexe» est une nouveauté. Il constitue une expression privilégiée de la figure historique de la sexualité humaine actuellement dominante, caractérisée par la dissociation, l'objectivation, l'extériorisation et la mécanisation, toutes formes de réduction dont le moteur est la volonté de toute-puissance et de toute-jouissance de l'homme moderne.
Captant ce qu'il y avait de plus précieux dans l'émergence de la liberté individuelle, l'égalisation des hommes et des femmes et la promotion de l'érotisme sexy, le sexe s'est constitué en dispositif, structuré par une logique impérialiste.
Il a envahi l'imagerie publique et remodelé notre imaginaire sexuel. Il a suscité l'apparition d'un nouvel Olympe de référence, peuplé de top models et de sex-symbols. Constitué en discours, il est devenu sexologie, qui se traduit dans le parler ordinaire sous forme sexophonique, agent de réduction et source de violence. Avec le porno pour paradigme, il a transformé le séducteur en baiseur. Il a imposé un nouveau type de liberté, la liberté libérée, qui ne nous laisse d'autre choix que de consentir à ce que le sexe exige.
Pour être dans le ton et dans le vent, il ne s'agit plus d'aimer, même plus de «faire l'amour», mais de «faire du sexe».
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