Veiller au salut d'un Empire qui a fini par se dilater de Rome à
Hambourg, sur fond de guerre et au sortir de la Révolution, tel a
été le défi relevé par la police et la gendarmerie de Napoléon. Avant
même de songer au maintien de l'ordre, ces institutions ont eu à
imposer dans des contrées fraîchement conquises le nouveau régime
forgé en France. C'est dire l'importance de cette autre armée de
Napoléon, dont les membres, Français comme indigènes, ont été à
la fois les acteurs d'une mission impériale et les témoins de l'intégration
en cours des départements annexés. En dévoilant les
hommes sous l'uniforme, ce livre réécrit la confrontation entre
occupants et occupés, gendarmes et brigands, agents de la répression
et populations en rébellion.
Cette histoire totale des polices propose un autre regard sur une
période que l'on ne saurait plus réduire à des étiquettes aussi polémiques
qu'anachroniques. Si l'État policier napoléonien relève du
mythe, un Empire des policiers n'en a pas moins existé : suivre tout
autant l'exportation des modèles institutionnels que l'expatriation
des personnels, reconstituer aussi bien leurs réseaux amicaux et
familiaux que le maillage des commissariats et des brigades, envisager
toute la gamme des interactions avec les populations, voilà
autant de clefs pour aborder les débats qui animent désormais les
études napoléoniennes : l'autoritarisme libéral et la naissance d'un
État sécuritaire, l'impérialisme culturel des fonctionnaires français,
ou les cadres de l'expression politique.
Prenant acte de la dimension européenne de l'expérience napoléonienne,
cet ouvrage offre ainsi pour la première fois une vue
d'ensemble sur cette épine dorsale du Grand Empire que forment
les 45 nouveaux départements français et que surveillent, en 1811,
400 commissaires et 6 000 gendarmes.
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