Les politiques conduites dans les villes d’Afrique subsaharienne depuis les années 1980 mettent l’accent sur le lien entre infrastructures, développement économique et lutte contre la pauvreté. Elles accordent ainsi un rôle stratégique aux services en réseaux (eau et assainissement, électricité, transports, télécommunications), ossature matérielle des agglomérations. Les transformations en cours - privatisation, libéralisation et décentralisation - permettent-elles cependant d’atteindre les objectifs affichés et avec quelles conséquences sur les espaces urbanisés ? Pour les tenants de la fragmentation par les réseaux (splintering urbanism), les réformes, en privilégiant l’efficacité et la performance économiques, ont aggravé des inégalités sociospatiales et fragilisé la cohésion urbaine. Consacré aux services d’eau, l’ouvrage montre que les évolutions actuelles sont aussi susceptibles de débloquer des situations de sous-équipement et d’améliorer la desserte, notamment dans les quartiers pauvres exclus du service conventionnel. Toutefois, reposant sur une différenciation accrue de l’offre, elles nécessitent une redéfinition de l’équité sociale dans les services publics africains et un engagement résolu des pouvoirs publics, locaux et nationaux. Eux seuls, en effet, sont à même de réguler une diversité qui, tout en répondant à des attentes contrastées, préserve des liens essentiels de solidarité et contribue à une universalisation de l’accès à l’eau potable.
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